Pour clôturer cette grosse semaine spéciale grossesse qui a débuté lundi dernier avec au programme petit bonheur et grosse joie d'être enceinte, j'ai décidé de vous parler d'une facette moins réjouissante de la grossesse ...
En effet, je ne voulais pas oublier ces femmes qui souffrent et sont désespérées de ne peut-être jamais pouvoir être maman… Je veux bien-sûr parler des femmes victimes de fausses couches.
sources : www.baya.tn |
Cet article n’a pas pour vocation d’expliquer la fausse
couche, des articles scientifiques le faisant bien mieux que moi, ni de
détenir toute la vérité sur les sentiments de ces femmes mais un témoignage
basé à partir d'expériences réellement vécues, la mienne, celle de mes proches et de femmes rencontrées sur les forums…
pour oser en parler haut et fort alors que souvent c’est le silence qui règne
dans ce cas… Et aussi, pour vous donner quelques clés pour mieux comprendre et
aider vos proches qui rencontrent peut-être cette épreuve alors qu'elles peuvent être souvent incomprises… car en ces moments
difficiles, c’est surtout de vous qu’elles on besoin !
Je tiens aussi à vous prévenir, cet article qui se veut pourtant modeste est le plus long que je n'ai jamais écrit sur ce blog... et je remercie les plus courageux qui iront jusqu'à la fin. Pour ceux qui auront moins de temps, quelques chapitres pourront vous aiguiller.
Quand soudain le monde s’effondre et les proches s'éloignent...
Sources : |
Et l’entourage, bien qu’il soit triste que cela n’ai pas
« marché » ne mesure pas très bien l’impact que représente cette
nouvelle pour la future maman et ne trouve que des mots banals et parfois
blessants tels que "ça marchera la prochaine fois ! ", "c’était mieux comme ça ", "il n’y a pas de hasard", " c'est pas comme si tu n'avais pas déjà un enfant"…
J’ai même déjà entendu une psy dire à une patiente qui allait subir un
curetage : " C’est peut-être que vous n’étiez pas
prête ! ", et à son réveil en salle de réveil, cette même patiente entendre le personnel hospitalier regarder un catalogue de puériculture et échanger sur les choix d'une collègue future maman...
Car le problème est bien là, les femmes ayant vécu une fausse couche sont isolées de toutes parts car alors qu'elles viennent de perdre la chose la plus importante pour elles, l'entourage proche ou médical voit ça comme un simple accident de parcours, banal et pas très grave, qui est
arrivé pour le bien de la femme enceinte et beaucoup minimisent l’impact psychologique que cela peut avoir et ne comprennent pas pourquoi plusieurs mois
après la femme peut –être toujours dépressive…
Et comme les gens oublient vite, il est courant qu’ils
vous disent seulement quelques semaines
après votre fausse couche : "il faudrait lui faire un petit
frère", "quand est ce que vous nous faites un beau bébé", " vous aussi il faudrait vous y mettre"…
Double peine...
Mais autre chose m’a choqué et qui revient souvent dans les
discussions sur les forums est le fait que l’état dans lesquel a mis ces femmes
la fausse couche, les fait souvent passé pour folles, exagérant la situation…
les proches conseillent alors souvent avec insistance d’aller voir un psy, mais
en réalité, ces femmes ont juste besoin de faire le deuil de ce bébé qui ne
verra jamais le jour.
Elles peuvent être même vues comme jalouses ou méchantes
lorsqu’un de leur proche leur annonce une grossesse ou une naissance…
Ne doutez
pas que ces femmes sont les premières à se réjouir pour leurs amis,
famille, collègues car malgré l’épreuve qu’elles
ont connu elles restent sincères envers leurs proches même si elles ont parfois
le sentiment qu’ils s’éloignent d’elles … De même, elles sont bien souvent conscientes que cette fausse couche est leur propre histoire, leur propre vécu et expérience... Et elles ne mélangent donc pas et cela consciemment leur histoire et celles de leurs proches.
L'explication est simplement que ce type de situation les met mal à l'aise et fait remonter des angoisses et les mauvais souvenirs : une visite à la maternité,
l’achat de cadeaux dans un magasin pour enfant, la vue de la liste de cadeaux de naissance,
un ventre rond, les dates clés (échos, naissance, fêtes de famille) ect.
Car
tout leur rappellent, à elles qui ne pourront plus jamais envisager leur
maternité de façon sereine et épanouie, qu’elle aussi aurait du partager ce
moment avec leurs proches, leur présenter son enfant, faire les mêmes boutiques…et en
plus du deuil de son propre enfant, elle doit également faire le deuil de tout
ce que celui-ci ne pourra pas partager avec celui du proche.
Et une double peine qui fera que si elle a de nouveau la chance d'être enceinte, chaque visite médicale sera vécue avec angoisse, elle ne pourra s'attacher à ce petit être qui grandit en elle qu'au moment où elle le tiendra dans les bras, chaque petit maux de grossesse lui fera peur, les jours où elle ne sentira pas son enfant bouger elle pensera à la mort de ce petit... bref, tous ces bonheurs de grossesse que les femmes victimes de fausse couche ne connaîtront jamais.
Sources : www.moitoutetrien.wordpress.com/ |
La place au silence et au repli sur soi.
Mais celles qui sont mamans , savent que l’on est maman bien
avant la naissance de nos enfants… Dès ce petit + sur le test de grossesse, dès
les premiers symptômes… On se projette, on imagine ce petit être, tout l’amour
qu’on lui donnera!
Mais on vole à ces femmes tout cela en quelques secondes,
elles ne connaitront jamais leur bébé, son visage, ses rires, ses pleurs, ne
pourront peut-être pas lui donner un nom ou l’enterrer (s’il est né avant 5 mois de grossesses)…
Devant l'incompréhension de leurs proches, beaucoup se réfugient dans le silence, ne
parlent pas à leur proche de la situation, font semblant que tout va bien, car
elle savent que les propos qu’ils peuvent
tenir ne seront pas réconfortant et préfèrent parfois s’en remettre aux
forums de discussions pour partager leurs sentiments avec des femmes dans le
même cas.
Pourtant, la fausse couche n’est pas rare, ce n’est pas non
plus la faute des femmes qui la vivent…Aucune femme ne peut être épargnée et je
peux d’expérience vous dire que ce n’ai pas parce que vous avez vécu une 1ere
grossesse parfaite, que ces accidents de la vie ne peuvent pas se produire une
ou plusieurs fois pour d’autres grossesses ou même à la fin de cette grossesse parfaite…
C’est un sujet qui mérite donc
davantage de solidarité entre toutes les femmes, celles qui sont enceintes,
mamans, ont vécu une fausse couche…
Mieux comprendre pour mieux les aider.
Alors le message que je voudrais vous faire passer, c’est
qu’il ne faut pas isoler ces femmes et que lorsque cela arrive à un de nos
proches, il est de notre devoir d’être à leurs côtés.
Mais la question est de savoir comment ? Car il va vous falloir de la patience et beaucoup de psychologie...
Voici quelques clés qui pourront peut-être vous aider à mieux accompagner un de vos proches dans sa douleur :
- > Ne juger pas car comme dit plus haut, lorsque
l’on n'a pas vécu soit même cette situation, il est difficile de comprendre
- > Etre présent et à l’écoute, tout en respectant
le silence et le deuil que souhaite parfois votre proche
- > Ne pas
laisser votre amie seule : pendre régulièrement de ces nouvelles,
prévoir des sorties pour lui changer les idées, l’inviter à prendre souvent le
café… autant de petit moment qui la réconforteront et contribueront à surmonter
cette épreuve
- > Faire attention aux propos que vous pourriez
avoir en sa présence… Car une phrase banale, une photo, pourra être jugée
indélicate lorsqu’elle traite de la maternité car fait remonter de douloureux
souvenirs…Des propos mesurés et réfléchis restent donc l’une des clés de
l’amitié préservée.
- > Relativiser les problèmes du quotidien,
d’autant plus s’ils sont liés à la maternité, qui peuvent paraître
dérisoire à la vue de la situation de votre amie qui ne pense pouvoir jamais être maman
.
N’oublions pas non plus les conjoints qui eux aussi peuvent
souffrir…
Bref, j’espère que cet article vous aura fait un peu mieux
comprendre les femmes qui vivent une fausse couche et aura pu vous faire
prendre conscience de l’importance que votre présence représente pour elles…
Alors s’il vous plait, encore une fois, ne les jugez pas et ne les abandonnez
pas car elles ont besoin plus que tout de vous !
So.
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