Aujourd'hui, J'ai choisi de vous présenter une BD,
qui aborde la 1ere guerre mondiale de façon suprenante. D'un essai
de Fabrice Virgili et Danièle Voldman (La garçonne et l'assassin,
éd Payot, 2011), Chloé Cruchaudet a tiré de cette histoire vraie,
une bande dessinée magnétique, sensuelle et sombre.
Petit synopsis : Traumatisé par la Première Guerre mondiale et ses tranchées, Paul déserte lors d'une perm' et se retrouve enfermé chez lui avec Louise, fraîchement épousée. Pour pouvoir sortir, le couple envisage de travestir Paul. Pau devient donc Suzanne, couturière et habitué du Bois de Boulogne, où une faune s'adonne à une grande variété de pratiques sexuelles.... L'histoire se terminera malheureusement devant le tribunal.
Chloé Cruchaudet a su rendre le cauchemar que
pouvait subir ses hommes et le choix de certains de se cacher sur le
champs de bataille, de se blesser ou de tout simplement de déserter.
Elle explique que ce passage a été le plus difficile à créer et à
faire retranscrire la peur. Ces planches sont essentielles pour la
suite et comprendre le positionnement des personnages.
L'originalité de cette BD est également que la
liberté pendant cette période est d'être femme!! Incongru qu'en on
y pense au début du 20e siècle. Au début de sa transformation,
Paul garde la démarche masculine mais on le voit ressentir le
plaisir d'un homme lorsqu'il respire enfin le bon air du dehors, un
premier moment de bonheur depuis le début de la guerre et de sa
désertion. Sa femme va l'accompagner dans cette transformation par
amour.
On découvre enfin un univers au fin fond du Bois de
Boulogne, au moment où le couple (Louise Paul) traverse une période
de doutes. Ces planches montrent l'urgence pour certains de profiter
de la vie de toute urgence. Pour être réaliste, l'auteure explique
qu'elle a consultée des photos érotiques des années 20 et 30 pour
se rapprocher des moeurs et des corps de l'époque.
En résumée : Amour, complicité et drame.
L'auteure nous propose de comprendre ce qui a changé la personnalité
de Paul Grappe soulignant en particulier l'impact du 1er conflit
mondial. C'est le portrait d'un homme perdu, aux émotions à vif par
les horreurs vues sur le champs de bataille.
Je vous conseille donc cette BD avec un très beau
dessin, une mise en page originale, l'utilisation pertinente du noir
et blanc (...rouge) font de « mauvais genre une réussite
esthétique. Un gros coup de coeur qui fut aussi celui du du festival
d'Angoulême en 2014 en obtenant le prix du public Cultura.
Mauvais Genre, par Chloé Cruchaudet,
Edition Delcourt, 160 pages, 17,95 euros.
Reine
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