L'extrait en question démarre à 1:32. J'ai choisi cette intervention-ci car c'est la première
dont on a parlé, j'aurais pu en mettre d'autre. Cela dit, l'expression indignée qui va avec A poil le PDG est drôle
(pourtant, ça a le mérite d'apprendre le mot PDG aux enfants...)
dont on a parlé, j'aurais pu en mettre d'autre. Cela dit, l'expression indignée qui va avec A poil le PDG est drôle
(pourtant, ça a le mérite d'apprendre le mot PDG aux enfants...)
Ayant bossé dans une bibliothèque, et étant amoureuse des livres, j'ai envie de donner mon petit avis personnel, qui n'engage (et n'intéresse) que moi...
1. Donner le goût des livres
J'ai entendu un élu municipal dire : "De toute façon, c'est aux parents que revient le choix des livres empruntés par les enfants en bibliothèque. Dans la mienne, je mettrais ce type d'album en hauteur" (enfin, je n'ai plus l'expression exacte en tête, mais le sens y est).
Admettons que j'aille à la bibli et que je choisisse un livre pour vous. A moins de prendre le prochain tome de votre saga préférée, il y a de fortes chances que je tombe à côté. Pourquoi? Parce que les thèmes et les styles qui m'interpellent ne vont pas forcément aiguiser votre curiosité, et vous risquez de ne pas dépasser la 10ème page si mon choix est mauvais... Il y a presque de quoi dégoûter...
Pour les enfants, c'est pareil. Dans une bibliothèque, faut-il le rappeler, les albums jeunesse sont généralement dans des bacs, ou des étagères, à portée des enfants. Ils peuvent ainsi choisir ce qui les attire le plus. Les couleurs, les dessins, le titre, le format, peu importe la raison qui motive leur choix. Ce qui compte, c'est la liberté de pouvoir choisir, car elle fait ensuite place à la curiosité et à l'envie de lire le livre. Et c'est bien ça le but du jeu.
Il s'agit de donner aux enfants l'envie d'ouvrir un livre, de le lire, d'en connaitre l'histoire et d'aimer suffisamment ça pour recommencer avec un autre ouvrage. D'abord des albums, puis des contes, ou des BD, puis plus tard des romans jeunesse, et ainsi de suite.
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Je doute sérieusement que plaisir de lecture et choix limité (par l'organisation du lieu) fasse bon ménage...
2. Les enfants ne sont pas idiots
Bon, c'est vrai, parfois ils font des sacrées bêtises et on se demande ce qui leur passe par la tête. Mais à part ça...
"A poil la maîtresse", fait surtout penser à "la maîtresse en maillot de bain". Aussi loin que je me souvienne, en CE2, quand on allait à la piscine, ça nous faisait bien marrer de voir la maîtresse en maillot de bain. Mais, pas de là à défier son autorité comme des petits fous fous de 8 - 9 ans...
De plus, dans les cours de récré, on en entend des vertes et des pas mûres. Les bouts de choux n'ont pas besoin de la bibliothèque pour apprendre des expressions plus ou moins limites (selon les sensibilités de chacun). Jouer la provoc' ou crâner parce qu'on a osé dire quelque chose de plus osé que les petits copains, ça a toujours existé. Et pas de besoin des livres pour ça! Ouvrez un magazine, allumer la télé, et vous verrez bien que la littérature jeunesse est loin d'être diabolique!!
| Source image : Amazon |
D'autant plus que les enfants, ça les intéresse! Quand je bossais en bibli, j'ai fait des ateliers avec des CM. Evidemment, les jolies histoires, ils s'en fichaient pas mal. J'avais complètement foiré une de mes interventions qui racontait une histoire façon kirikou, c'était trop bébé pour eux, ils ont décroché et c'est rapidement devenu la foire.
Alors, j'ai choisi de parler d'actualité. Quand on a abordé, grâce à des livres jeunesse exclusivement, l'apartheid, le travail des enfants, l'environnement, et même le conflit israelo-palestinien (véridique!), on n'en avait pas assez de l'heure pour discuter... En effet, la plupart d'entre eux avait vu les images des JT, mais sans comprendre entièrement le problème, et sans avoir quelqu'un pour en parler et désamorcer les images. Alors, lorsqu'ils ont pu s'exprimer, dire qu'ils avaient peur des "tirderoquette" (en un seul mot), le dialogue a pu s'instaurer. Il y avait des débats d'opinion entre eux, ils réagissaient, ils s'intéressaient, et ils étaient trop fiers de ne pas être considérés comme des petits!
De la même manière, les albums jeunesse permettent d'aborder des thèmes comme la famille, le travail, la politesse, l'autonomie,... la vie tout simplement, et d'expliquer tout ça à nos chères têtes blondes.
3. Un problème nouveau...???
Quand j'étais petite j'avais 2 livres préférés de chez préférés.
Le premier c'était Philibert. Je l'ai encore, et parfois même je le relis avec plaisir. C'est l'histoire d'un type qui sort d'un oeuf, vit avec un lion, se met en tête de sauver une princesse qui s'avère être une pimbêche, puis décide de vivre seul avec son lion, pour être plus tranquille... Cela n'a pas fait de moi une personne misanthrope ou sociopathe (je vous jure!).
Le second, c'était la Belle Lisse Poire du Prince de Motordu, où le protagoniste prend un mot pour un autre. Je n'ai pourtant pas de troubles de langage (je vous jure!).
| Source image : Gallimard |
Si j'aime ces livres, c'est pour leur histoire, pour les illustrations, et pour les personnages attachants. Il n'a rien à y voir d'autre.
Alors, s'il faut commencer à limiter l'accès à Caca Boudin ou à Je mangerais bien un enfant, je me demande ce qu'il faut faire des contes de fées...???
Car si vous voulez du gore, des morts, des monstres, des trucs qui font peur, demandez à Perrault et Compagnie. Des exemples?
- Peau d'Ane : le roi veut épouser sa propre fille, qui doit s'habiller en peau de bête pour y échapper,
- Le Petit Chaperon Rouge : le loup dévore tout ce qui bouge (et bien sûr, dévorer à un double sens),
- Cendrillon : la belle-mère horrible, les belles-soeurs horribles, et le prince dans un bal qui a des allures de foires aux bestiaux,
- La Petite Sirène : la vraie, pas celle de Disney, mais celle meurt à cause d'une histoire d'amour,
- et même Peter Pan : les enfants perdus (déjà, rien que ça : "perdus"), et leur lutte mortelle contre le Capitaine Crochet.
- etc, etc...
La littérature jeunesse n'a jamais été toute rose et innocente. Il y a toujours eu des méchants, des gentils, des jolies histoires et des drames bien tristes. Mais elle est indispensable car elle a toujours permis aux enfants de développer leur imaginaire, de comprendre comment fonctionne le monde qui les entoure, et finalement, de grandir...
Cél
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