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29 mai 2013

Orgueil et Préjugés, ou le fantasme Mr Darcy

Orgueil et Préjugés! S'il y a un roman que je devrais emporter avec moi sur une île déserte, ça serait bien celui-là. D'ailleurs, la détérioration et la quasi-vétusté de mon exemplaire témoignent bien d'une chose : ce livre a été lu, et relu, et re-relu, et re-re-relu (et a survécu à un tsunami de boisson, mais ça, c'est une autre histoire)...

L'histoire : La famille Bennet vit dans le village de Longbourn. N'ayant que 5 filles, Mrs Bennet cherche à les marier pour assurer à la famille une bonne situation (en Angleterre, seuls les garçons pouvaient hériter, ce qui réduisait l'avenir des filles à peau de chagrin si elles ne faisaient pas un beau mariage... On retrouve la même problématique dans le début de la série Downton Abbey...).
Quand Mr Bingley, séduisant et charmant (et riche) célibataire s'installe dans le voisinage, accompagné de son taciturne et snob ami, Mr Darcy, toute la famille est en émoi! Que pourra-t-il se passer? (suspense total, on ne se doute pas du tout!)



Alors, comment se fait-il que je ne m'en lasse jamais???

Tout d'abord, parce que lire des romans, c'est voyager. Se plonger dans l'Angleterre de la fin du XVIIIème siècle, mine de rien, c'est exotique. La société y est très codifiée. On donne des bals pour se sociabiliser, on respecte la norme, on y est défini par ses revenus, on cherche à assurer à ses héritiers le statut de "gentleman". Dans le même temps, le monde est en plein bouleversement. Les guerres napoléoniennes, le commerce, l'industrie amènent leurs lots de "nouveaux riches", à l'opposé de cette ancienne noblesse parfois fauchée! Par exemple dans le roman Persuasion, on suit les aventures du marin Frederick Wentworth. Au début du roman, il n'a pas l'étoffe du gendre idéal pour M. Elliott, très attaché à sa noblesse. Puis il revient de la guerre, auréolé du statut de capitaine, et là, ça change la donne!...
C'est ce contexte que nous décrit Jane Austen, se riant des personnages trop rigides ou trop frivoles. Lizzy Bennet est un peu sa porte-parole, en étant malicieuse, observatrice et parfois bornée. En lisant le roman, on explore un univers lointain et inconnu, même s'il est situé dans le Kent.




Même si 200 ans nous séparent de Longbourn, on se sent proche des personnages. Avec humour, Jane Austen parvient à les rendre attachants et très humains : Mrs Bennet est un peu agaçante comme le sont les mères poules avec leurs filles, Mr Collins nous fait penser à ce premier de la classe qu'on a tous connu, Mr et Mrs Gardiner sont nos oncles et tantes préférés, Mr Wickham est le bad boy sur qui on a craqué au lycée... et il y a le cas Mr Darcy...

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Mr Fitzwilliam Darcy! Au premier abord, il n'a rien pour lui... Certes, il est plutôt beau garçon, mais quel mufle! Il dédaigne tous les habitants sous prétexte qu'ils ne sont pas aussi d'aussi bonne naissance que lui, il refuse de s'intégrer au village et de participer aux fêtes, critique ouvertement les autres et se montre très désagréable. Mais une autre facette du personnage nous est dévoilée à mesure qu'il fait notre connaissance (surtout celle d'Elizabeth Bennet!).
Elevé dans la tradition, il a appris à ne pas dévoiler ses sentiments. Cela ne signifie pas qu'il n'a pas de coeur. Lorsqu'il fait tout son possible pour retrouver Lydia, qu'il défend (certes à tort) les intérêts de Bingley, qu'il couve sa petite soeur, il agit par amour et par loyauté. Il doit se faire violence pour assumer ses sentiments envers Lizzy car cela ne correspond pas à son univers. Il se réfugie dans une feinte indifférence mais a finalement le courage d'affronter sa famille et le regard des autres pour sa belle. Il reconnaît même ses erreurs et son ego mal placé! Réservé, soucieux du bien-être de ses proches, honnête, droit, romantique, il devient peu à peu le beau ténébreux parfait et miss Bennet n'est pas la seule à tomber sous le charme...
Et voilà comment on se retrouve à re-re-re-relire 380 pages en oubliant presque que Darcy est un personnage fictif...

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C'est un protagoniste tellement fort qu'il semble d'ailleurs compliqué d'endosser le costume de Mr Darcy à l'écran. Chez les fans, les débats font rage pour déterminer quel est le meilleur Darcy : Colin Firth dans la version BBC ou Matthew Macfadyen dans le film de Joe Wright...?
Mais James MacAvoy dans Becoming Jane n'est-il pas une version édulcorée de Darcy? Et que dire d'Elliot Cowan dans l'amusante série Orgueil et Quiproquos (dans laquelle joue aussi Hugh Bonneville - Downton Abbey le retour!!!), de Martin Henderson dans Coup de foudre à Bollywood et du chéri de Bridget Jones?
A leur façon, ils sont tous des avatars de Darcy, personnage qui a véritablement marqué les esprits et la littérature... Mais le véritable Fitzwilliam, celui qui fera vibrer votre corde sensible, vous le ne trouverez que dans le roman!
Via 

-Cél.




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